Dans le labyrinthe des ruelles sombres [PV Enyo] [FINI]

Appuyée contre un mur moins sale que les autres, Zyaniid alluma une cigarette. La journée avait été longue, et ni elle ni Enyo n’avaient trouvé ce qu’elles voulaient – à savoir, quelques démons « égarés » dans les ruelles sombres et abandonnées de la capitale. Tirant une longue bouffée, la Nightblade regardait les derniers rayons du soleil couchant illuminer le haut d’un bâtiment jamais terminé. Une odeur vaguement nauséabonde flottait dans l’air, et les bruits de circulation lui parvenaient étouffés, comme l’écho lointain d’une vie qui avait déserté les lieux. Un décor charmant.
Un bruit attira son attention. Tournant la tête, la jeune femme vit apparaître Enyo au coin d’une ruelle proche.

- Alors, du neuf ?

Elle s’attendait à une réponse négative, aussi enchaîna-t-elle :

- Si tu n’as rien trouvé, nous reviendrons cette nuit. Ou demain. Ou avec un appât, ça sera peut-être plus efficace.

Les démon avaient désertés ou quoi? Pas un chat dans les rues, même pas un sbire. QUE DALLE! Je retournai au point de rendez-vous. En marchant tranquillement,je detaillai la rue sombre, étroite et surtout ça puait. Je regardai où je marchais, j'avais pas envie de pourrir mon pantalon dans des immondices... Je rajustai mon bonnet, j'avais pas eu le temps ni l'envie de me coiffer ce matin, j'avais mis un bonnet à looooongues oreilles de lapin. C'était très gamin mais j'adorais. Cela faisait plusieurs semaines que je voulais me retrouver seule avec Zyaniid. Elle avait des choses à me dire. D'un coté le fait qu'il n'y ai pas de démon m'arrangeais énormément mais d'un coté taper sur un truc... ca avait du bon. J'arrivais à la ruelle et aperçut Zyaniid, fumant une cigarette. Celle-ci la vit aussi.

- Alors, du neuf ?

Je soupirais et lui répondit d'une voix monocorde.

Ouais... trios cadavres de chien, des cafards, deux drogués dans une rue plus haut, une colonie de rats au nord d'ici. Ah mais tu parlais de démons? non rien que dalle, niet. J'en ai maaaaaaaaaarre!

- Si tu n’as rien trouvé, nous reviendrons cette nuit. Ou demain. Ou avec un appât, ça sera peut-être plus efficace.


Je la regardai, blasée. Si il fallait encore revenir demain... J'allais me pendre. Je me plantai devant elle.

Personnellement si on pouvait torché ça aujourd'hui... parce que patauger dans la merde c'est pas mon hobby préféré. En plus ça grouille de ectoplasme par ici....

Je tournais la tête en regardant les espece de trucs informes passé un peu partout. J'aimais mon pouvoir mais des fois ça me foutait la nausée.

Apparemment, l’idée même de revenir le lendemain était insupportable à Enyo, dont le dégoût était clairement visible dans ses yeux noirs. Zyaniid ricana silencieusement.

Personnellement si on pouvait torcher ça aujourd'hui... parce que patauger dans la merde c'est pas mon hobby préféré. En plus ça grouille d’ectoplasmes par ici....

Ceci expliquant un peu mieux le malaise de la jeune fille. Par réflexe, la Nightblade parcourut rapidement les rues du regard. Bien sûr elle ne vit rien de nouveau, mais elle comprenait très bien qu’Enyo souhaite partir de là. Elle se débarrassa de son mégot d’une pichenette.

- Allez viens, on bouge.

Toutes deux se mirent en route, revisitant des rues qu’elles avaient déjà parcouru toute la journée. Le décor gris et sale commençait à fatiguer Zyaniid, qui avait hâte de sortir de là. Les bras croisés dans le dos, elle était plongée dans ses pensées. Coulant un regard à Enyo, elle se rappela les circonstances de leurs retrouvailles et sentit l’irritation la gagner. Elle n’avait que très modérément apprécié l’intervention de Bélial, et se sentait encore mal à l’aise vis-à-vis de la jeune fille. Peut-être qu’un accueil un peu moins brutal lui aurait mieux plu ...
Perdue dans ses réflexions, elle s’aperçut un peu tard qu’Enyo s’était arrêtée. La Nightblade se retourna, et croisa le regard noir de son amie.

C’est drôle, ça sent l’interrogatoire.

La jeune femme soupira longuement, se doutant plus ou moins de la conversation qui allait suivre. Elle tenta tout de même de le cacher un minimum.

- Enyo ? Un problème ?

- Allez viens, on bouge.

Je la suivais sur une dizaine de mètres et m'arretai net. Un putain de fantôme venait de me traverser et j'aimai pas ça. En plus il n'était pas spécialement super sympa. Je regardai Zyaniid qui continuai à avancer, perdue dans ses pensées. Je ne bougeai plus. Respirant faiblement, lorsque Zyaniid se retourna et me vit immobile celle-ci soupira.

- Enyo ? Un problème ?

C'est le moins qu'on puisse dire.... Je ne laissai rien paraitre tandis qu'un connard d'ectoplasme avait gentiment décidé de m'emmerder. Il m'affaiblissait et surtout me donnait envie de vomir. Je lui souriai gênée, toujours incapable de bouger. Tant qu'à faire autant en discuter maintenant... Je posai les mains sur mes hanches, inspirai un grand coup.

En fait je... L'ectoplasme me retraversa, j'eus le souffle coupé. D'exterieur je devais avoir l'air de chercher mes mots.je voulais savoir ce qu'il s'était passé dans le jardin l'autre fois... Je sais que tu es une Nightblade donc tu renfermes une entité superieur tout ça. Par contre ce que je ne comprend pas c'est comment est-ce qu'il peut sortir comme ça? Qu'est-ce qui s'est passé depuis que je suis partie?

Je plantai mon regard dans le sien. J'étais serieuse mais par contre je me sentais de moins en moins bien.

Zyaniid fronça les sourcils, soucieuse. Le sourire gêné d’Enyo ne parvenait pas à dissimuler son malaise évident, et la jeune femme remarqua qu’elle avait brusquement pâlit, comme si quelque chose de terriblement douloureux l’avait frappé. La jeune fille inspira longuement avant de poser sa question.

En fait je... je voulais savoir ce qu'il s'était passé dans le jardin l'autre fois... Je sais que tu es une Nightblade, donc tu renfermes une entité supérieure, tout ça. Par contre ce que je ne comprends pas c'est comment est-ce qu'il peut sortir comme ça ? Qu'est-ce qui s'est passé depuis que je suis partie ?

La Nightblade ne répondit pas tout de suite ; tandis qu’elle cherchait ses mots, elle tentait de deviner ce qui mettait son amie dans un tel état. Enyo était encore plus blanche qu’un instant auparavant, et sa respiration difficile révélait une souffrance silencieuse. Elle ne voulait pas se risquer à réveiller Bélial en puisant trop profondément dans ses pouvoirs, mais la situation l’obligeait à agir : des révélations ne serviraient à rien si elles étaient adressées à une personne évanouie. Zyaniid se demanda ce qu’il convenait le mieux de faire : parler et laisser Enyo souffrir, ou agir en risquant de sortir le prince démon de sa torpeur. Il ne lui fallut pas longtemps pour se décider. Levant son poing fermé en direction de son amie, la jeune femme invoqua des flammes invisibles spécialement destinées aux âmes condamnées à brûler dans les brasiers de l’Enfer ; alors elle ouvrit brusquement la main. L’air ondula autour d’Enyo, pareil à la surface de l’eau. Lorsque l’étrange phénomène cessa une seconde plus tard, la jeune fille était visiblement soulagée. Quant à Zyaniid, elle sentit les entraves du démon se fendre doucement. Elle ne s’en inquiéta pas, sachant pertinemment que le Sceau de Clément ne suffirait pas à contenir Bélial s’il décidait de sortir. La jeune femme soupira à nouveau : oui, elle devait des explications à Enyo. Elle lui fit signe de la suivre.

- Viens, dit-elle, je préfère qu’on continue à marcher. Et puis, avec un peu de chance, les fantômes seront moins nombreux un peu plus loin.

Les deux amies se mirent en route dans un silence tendu, Zyaniid ne souhaitant pas vraiment aborder cette zone noire de son existence. Finalement, prenant sur elle, elle commença son récit.

- Tu sais qu’il y a deux sortes de Nightblades : certains sont liés à des démons et les autres à des entités divines. Les entraves utilisées sont donc choisies en fonction de l’être qui sera scellés dans le corps du mage noir.

La jeune femme coula un regard en coin à Enyo. Devait-elle lui raconter toute l’histoire ? Ne serait-il pas préférable d’éviter tout ce qui concernait le projet Damned ?

A ta place, je garderai cela de côté.

Zyaniid ne sut pas si cette voix qui avait retentit dans son crâne était la sienne ou celle de Bélial. Ou les deux. Quoiqu’il en soit, elle décida de suivre ce conseil, et continua ses explications.

- A l’origine, j’étais « programmée » pour être la Nightblade d’un ange –arrête de rire ! dit-elle en entendant le ricanement de son amie. Bon, tout ça pour dire que mes entraves sont d’essence démoniaque – normal pour retenir ce genre de bestiole. Mais ... quelque chose a mal tourné. C’est difficile à résumer, mais pour faire simple, l’Ordre a décidé qu’ils n’avaient plus besoin de mes services. Et pour éviter de se salir eux-mêmes les mains …

La jeune femme se tût, rongée par la colère. Se souvenir de la manière dont on l’avait « supprimée » avait le don de la plonger dans une rage noire, d’autant plus qu’elle savait qu’aucune vengeance ne lui serait accordée. Inconsciemment, elle serra les poings, et remarqua à peine que ses ongles déchiraient sa peau. Prenant une profonde inspiration, elle réussit à sortir de ces sombres souvenirs.

- … ils m’ont envoyé dans les tréfonds du Pandémonium, persuadés que les démons se chargeraient du travail.

Elle se tourna vers Enyo, et remarqua avec inquiétude qu’elle était de nouveau blanche comme un linge.

- Hé, ça va ? Encore un problème avec un spectre ?

Zyaniid préféra ne pas intervenir, sauf demande explicite de la part de son amie.

Lorsqu'elle disperça tout les fantômes ce fut... un réel soulagement pour ne pas dire carrément une super délivrance. Je lui souris et hocha la tête en signe de remerciements. Je voyais bien que je l'avais mise mal à l'aise avec mes questions. Mais je devais savoir... Mesurer le danger que pouvait représenter Bélial et jusqu'à quel mesure ça pouvait la detruire elle. Elle me proposa de marcher et j'acceptai vivement: ça m'empecherait de tomber sur de gros machins dégueu ce que j'appréciais assez.

- Tu sais qu’il y a deux sortes de Nightblades : certains sont liés à des démons et les autres à des entités divines. Les entraves utilisées sont donc choisies en fonction de l’être qui sera scellés dans le corps du mage noir.

Oh oui je savais, Sion et Sinji m'avaient assez bassinée avec ça quand j'étais petite... Mais ils n'utilisaient pas de nightblade pour les anges en général. L'ordre étant alliée à Elysion, cela serait revenu à une vrai déclaration de guerre. Je fronçais les sourcils et continuais à avancer. Tout ça était étrange...

- A l’origine, j’étais « programmée » pour être la Nightblade d’un ange –arrête de rire !Bon, tout ça pour dire que mes entraves sont d’essence démoniaque – normal pour retenir ce genre de bestiole. Mais ... quelque chose a mal tourné. C’est difficile à résumer, mais pour faire simple, l’Ordre a décidé qu’ils n’avaient plus besoin de mes services. Et pour éviter de se salir eux-mêmes les mains … ils m’ont envoyé dans les tréfonds du Pandémonium, persuadés que les démons se chargeraient du travail.


Ca posait quelques problèmes ça... Effectivement. J'allais la réconforter voyant que ça n'allait pas. Certains membres du conseil de l'ordre étaient vraiment des gros crétins congénitales ma parole... Je comprenais mieux ce que voulait dire Sion quand il me parlait de la ressemblance entre le Pandemonium et l'Ordre... Les deux se débarassaient de ce dont ils n'avaient pas besoin.... Je stoppais nette, un fantôme.... Un très puissant cette fois s'approcha de moi ou plutôt devrais-je dire, fonçait sur moi. J'écarquillais les yeux, je n'avais pas le temps de l'éviter: il arrivait trop vite. Je ne pouvais pas l'attaquer, il était entre moi et Zyaniid, impossible de l'attaquer sans toucher Zyaniid. Avec un soupir qui résumait assez bien à quel point j'étais résignée, j'accusais l'assaut. Enfin j'accusais. Livide, jambes flageolantes, envie de vomir, tête qui tourne énergie qui s'en allait doucement. J'allais somme toute parfaitement bien. Je regardai Zyaniid, un regard dure et fermé sur le visage: je me concentrais.

- Hé, ça va ? Encore un problème avec un spectre ?

Je... J... Ca va. Ouais, les... les rues sombres et... Et moi on est pas su... super bonnes copines.

Zyaniid s'approcha d'un pas, je la stoppai net.

NON! Tu ne bouges pas... Celui-là... Il est fort. Trop fort pour que tu puisses attaquer sans risque. Ton sceau s'inverserait comme la dernière fois.

Un autre passage du spectre me plia en deux, je m'appuyais contre une poubelle et vomit tout ce que j'avais. Deux minutes plus tard, je m'écartais de la poubelle, tremblante. Les larmes aux yeux - un conséquence, chez moi, indissociable du vomissement- je regardais Zyaniid qui semblait inquiète. Je lui souriais faiblement et tombais à genoux. Cette chute fut accompagnée d'un "Oh" de surprise... Je m'attendais pas à tomber. Le fantôme était totalement noir. Je ne comprenais pas.... Aucun humain ne pouvait produire un fantôme pareil... Seul.... Un démon pouvait. J'écarquillais les yeux de surprise.... Etait-il possible qu'un démon soit rester bloqué sur ce plan de non vie..?

C'est.... un démon...?

Je regardais autour de moi sans vraiment voir, je réfléchissais... Je ne savais même pas si c'était envisageable.... Je regardais Zyaniid qui avait l'air au supplice et d'un ton dure je lui demandais.

Est-ce que c'est possible qu'un démon reste ancré ici sans être rattaché à un artefact quelconque? En tant que fantôme?

La panique commença à s’installer sournoisement dans l’esprit de Zyaniid. Les relents âcres de vomi empestaient l’air déjà nauséabond, enveloppant la scène d’une aura dérangeante, presque malsaine. La jeune femme regardait Enyo, pliée en deux, à genoux et souffrant atrocement de sa rencontre avec un adversaire qu’elle était seule à voir. La Nightblade enrageait de ne pouvoir intervenir. Et la remarque de la jeune fille ne fit que la plonger dans un trouble plus grand encore.

- C'est.... un démon...?

Zyaniid fronça les sourcils, surprise.

- Est-ce que c'est possible qu'un démon reste ancré ici sans être rattaché à un artefact quelconque? En tant que fantôme?

La question déstabilisa la jeune femme. Non, elle n’avait encore jamais entendu parler d’un démon qui, une fois mort, serait rester sur ce plan d’existence.

- Les démons ont leur propre Ether, dit-elle d’une voix rauque, et jusqu’à présent, aucun ne s’est risqué à en briser les lois.

Sa propre réponse, une fois prononcée, laissa place à une incompréhension totale. Quoi qu’Enyo soit en train de voir, ce n’était pas un spectre ordinaire. Elle avait parlé de démon ... Les idées se bousculèrent dans la tête de Zyaniid, qui retrouva difficilement son calme.

-Ca peut être beaucoup de choses : un démon coincé entre deux plans d’existence, une âme damnée particulièrement mauvaise qui s’est échappée, un sort ...

Elle ne finit pas sa phrase : Enyo trembla à nouveau et son teint prit une couleur verdâtre. Ses yeux passaient rapidement d’un point à un autre, suivant toujours leur ennemi invisible. Un nouveau haut-le-cœur la secoua, et la jeune femme se demanda si elle avait encore quelque chose à vomir. Perdue, elle se demandait comment remédier à ce problème.

Bon sang ! Je suis complètement impuissante ! Comment combattre quelque chose qu’on ne peut pas voir ?

Un rire grave et profond retentit dans son crâne, et la Nightblade grimaça : les entraves de Bélial étaient en train de céder. Une idée lui apparut alors. Mais elle ne lui plaisait pas. Et ne plairait sûrement pas à Enyo. Dans tous les cas, il fallait la sortir de là : son état se dégradait à vue d’œil. Elle mit un genou à terre et fixa son amie.

- Je n’ai pas la puissance nécessaire pour « tuer » ce truc – je ne peux même pas le voir ! Mais j’en connais un qui le peu ...

Zyaniid réfléchit rapidement, espérant trouver une autre alternative. Elle n’en vit aucune.

- Si je libère Bélial, il brûlera ce spectre rien qu’en posant ses yeux dessus. Le problème, c’est que je ne suis pas sûre de pouvoir reprendre le contrôle après. Ma question est : est-ce qu’on tente le coup ou pas ?

J'écoutai la réponse tranquillemen presque, comme si j'avais été une spectatrice. Un nouveau genre de fantome.... Ca, c'était pas particulièrement bon pour moi....

-Ca peut être beaucoup de choses : un démon coincé entre deux plans d’existence, une âme damnée particulièrement mauvaise qui s’est échappée, un sort ...

Je secouais à la tête avec un faible sourire. Posant la main sur mon ventre je controlais ma respiration. Doucement.... En haut puis en bas. Je m'appuyais contre une poubelle pour me redresser. Je testais mes appuis... C'est bon! Je devrais pouvoir tenir debout environ dix secondes. je soupirais, ironique. Finalement je me redressais, faisais trois pas et me retrouvais à genoux. Zyaniid était trop près pour que je tente ce que je voulais tenter.... Quoiqu'elle serait peut-etre d'accord.... Cela ne serait pas une partie de plaisir...


i c'était un sort, je ne le percevrais pas comme ça... Même les âmes les plus mauvaises sont grises, la raison en est très simple, chaque humain né avec la possibilité de faire un choix être bon ou mauvais... Donc il reste toujours une trace de ce qui aurait pu etre.

Je n’ai pas la puissance nécessaire pour « tuer » ce truc – je ne peux même pas le voir ! Mais j’en connais un qui le peu ...

Je la transperçais du regard, d'un coup il n'eut plus que elle et moi. Rien d'autre. Je fronçais les sourcils, maîtrisant une méchante envie de lui foutre ma main en travers de la tête. Ce fut mon ventre qui me rappela à l'autre. Non mais ta gueule le ventre! Il était pas censé se manifester comme un être doué de conscience! Je respirais sans la quitté des yeux. je devais ressembler à un tigre en colère. Je ne dis rien pour l'instant mais n'en pensais pas moins. Il y avait une autre solution... Il fallait juste que je me faufile en Ether...

- Si je libère Bélial, il brûlera ce spectre rien qu’en posant ses yeux dessus. Le problème, c’est que je ne suis pas sûre de pouvoir reprendre le contrôle après. Ma question est : est-ce qu’on tente le coup ou pas ?

Ma main parti tout seule se loger contre sa joue.... Euh... Oui... Si on doutait encore de mon pseudo lien de parenté avec Sinji, cette magnifique démonstration d'impulsivité mettrait fin aux doutes sans aucunes erreur. Je la regardais durement. Je posais ma main sur son épaule.

Tu n'y penses même pas! C'est hors de question! On tente pas le coup! Trop risqué et trop bête, je ne te perdrais pas pour un connard de fantôme alors que je peux la jouer autrement! Maintenant tu m'écoutes et surtout, tu laisses ce débile au fin fond de ton crâne! Est-ce que c'est bien clair?

Que d'autorité... Elle ne me connaissait pas comme ça. J'avais grandi, je l'avais prévenue aussi. Je respirais un grand coup et lui dit.

J'ai une solution... Le truc c'est qu'elle va être douloureuse pour toi. Je peux annihiler ce fantôme mais ça va te donner l'impression qu'on t'arrache la peau... Enfin c'est Sion qui m'a dit ça quand je l'ai fait la première fois. Accessoirement, ça va peut-etre me faire tomber dans les pommes! Mais rien d'irréversible! Est ce qu'on tenterait pas plutôt ça?

Le coup fut si violent et inattendu que Zyaniid en fut sonnée pendant un bref instant. Elle clignait rapidement des yeux, incrédule ; Enyo, qu’elle avait connu si réservée, si calme, venait de lui coller une gifle – et pas une petite ! Lentement, elle porta la main à sa joue qui la brûlait douloureusement, et effleura du bout des doigts la marque rouge qui y était inscrite. Elle sursauta légèrement lorsque la jeune fille saisit doucement son épaule.

Tu n'y penses même pas! C'est hors de question! On tente pas le coup! Trop risqué et trop bête, je ne te perdrais pas pour un connard de fantôme alors que je peux la jouer autrement! Maintenant tu m'écoutes et surtout, tu laisses ce débile au fin fond de ton crâne! Est-ce que c'est bien clair?

La Nightblade plongea son regard jaune dans les yeux noirs de son amie. L’autorité et la franche détermination qu’elle y lut finirent de l’impressionner. Dans son esprit se superposaient les deux Enyo qu’elle connaissait : la petite fille fragile bien plus jeune qu’elle, et la personne extravagante qui venait de la claquer. Zyaniid se mit à sourire ; puis, sans qu’elle ne puisse rien faire pour s’en empêcher, elle explosa de rire. Un véritable fou rire, impossible à retenir et qui la secoua pendant un moment. Elle avait trouvé Enyo changée et grandie, mais à ce point ... pour la jeune femme, ça tenait du miracle ! Enfin, elle parvint à se calmer. Les larmes aux yeux, elle se tourna à nouveau vers son amie.

- Tu m’avais pas prévenue que la transformation était aussi radicale.

Tout sourire, la Nightblade attendit la suite avec impatience.

J'ai une solution... Le truc c'est qu'elle va être douloureuse pour toi. Je peux annihiler ce fantôme mais ça va te donner l'impression qu'on t'arrache la peau... Enfin c'est Sion qui m'a dit ça quand je l'ai fait la première fois. Accessoirement, ça va peut-être me faire tomber dans les pommes! Mais rien d'irréversible! Est ce qu'on tenterait pas plutôt ça?

Zyaniid était d’extrêmement bonne humeur. Entre le rire et l’idée d’Enyo, tout semblait concorder pour lui promettre une suite des plus ... divertissantes. Son éternel sourire cynique au coin des lèvres réapparut lorsque son amie énonça les épreuves qu’elles allaient respectivement traverser.

- J’ai passé six années de ma vie au Pandémonium : me faire arracher la peau sera une caresse comparé à ce que j’ai pu vivre.

La grande jeune femme se redressa, et fixa Enyo droit dans les yeux.

- Et si tu me garantis qu’il ne t’arrivera rien de grave ou que tu ne te feras pas inopinément posséder, alors ça marche pour moi.

Elle tendit la main vers la jeune fille.

- Bonne chance Enyo ... et la prochaine fois que tu me gifles, je te colle mon poing dans la gueule.

Après une poignée de main amicale, elle s'écarta légèrement de son amie. Fermement campée sur ses jambes, elle sortit une cigarette de son frac, la planta entre ses dents et l'alluma en faisant jaillir quelques flammes du bout de ses doigts. Tirant une longue bouffée, elle expira un épais nuage de fumée blanche. La Nightblade souriait, ravie.

Oui, la suite promet d'être divertissante.

- J’ai passé six années de ma vie au Pandémonium : me faire arracher la peau sera une caresse comparé à ce que j’ai pu vivre.


Je hochais la tête. Oui j'aurais dû y penser... Je lui souris donc, tout en regardant avec une certaine appréhension la marque rouge sur sa joue. Je savais qu'à un moment ou un autre j'allais le payer... Et cher. mais bon ça avait eu au moins le mérite de la faire marrer... J'avais d'ailleurs bien du mal à comprendre pourquoi. Je laissais couler. Après tout... C'est pas comme si je n'avais jamais été bizarre! J'accusais un autre coup de l'ectoplasme et me retrouvais courbée en deux, face contre le sol. Putain... Ca allait être sacrément rock'n'roll.

- Et si tu me garantis qu’il ne t’arrivera rien de grave ou que tu ne te feras pas inopinément posséder, alors ça marche pour moi.

Je ne laissais rien paraitre mais... La possession... Ca du coup... c'était carrément possible, ce sort méritait son pesant de pouvoir et donc ma descente profonde dans les Ethers.... Donc la possession c'était un risque à encourir d'autant que de toute façon c'était plus acceptable que de voir Zyaniid se faire posséder par Bélial... Le problème n'était pas de la protéger ou quoi, c'était au dessus de ça... Mieux valait une folle furieuse possédée par des esprits maléfique, qu'une nightblade ultrapuissante possédée par un prince démon. Je décochais mon sourire le plus innocent et lui dis.


Je te dis! Mis à part un petit malaise je risque rien! Enfin dans la mesure où ça fonctionne correctement quoi... Comme d'hab'! Par contre j'espère que Sion ne m'a pas menti sur ce qu'il se passe.... Pour ceux qui sont à coté. Il a toujours tendance à me surprotéger sur les conséquences de mes actions...

Je levais les yeux aux ciel en y repensant. Je serrais la main de Zyaniid... Pourquoi qu'elle faisait ça....? Etrange enfin bon!

- Bonne chance Enyo ... et la prochaine fois que tu me gifles, je te colle mon poing dans la gueule.

J'explosais de rire qui se termina en grimace. Je la regardais, espiègle en ce moment où franchement c'était pas la grande forme....

Même super entrainée tu me colleras jamais un poing! Je suis trop rapide pour toi et en plus j'ai un vrai char d'assaut dans la poche!

Je lui faisais un clin d'oeil puis inspirais un grand coup. Je fermais les yeux, me redressais pour finir par me lever. Les deux main collées paume contre paume. Je commençais à me concentrer.... Alors que j'écartais les mains, un genre de toile spectrale apparue entre elles, elle semblait mouvante et un murmure s'en elevait. J'ouvrais les yeux qui étaient à présent laiteux et faisais bouger mes doigts sur le fils de la toile. Alors je psalmodiais.

J'en appelle à vous, défunts!

J'écartais ma main droite et la toile se déchira, laissant échappée une fumée violette et grise. Celle-ci tourbillonnait légèrement au sol et s'étalait dans la ruelle, bloquant toutes énergies spirituelles, les murmures s'intensifiaient. Ma main droite, toujours à la même place, commençait à me bruler violemment.... Je jetais un rapide coup d'oeil, un léger filet de sang coulait à présent. Je tendais immédiatement cette main vers le sol.

Eveillez-vous, et nourrissez vous!

Une brèche s'ouvrit juste devant moi. Cette fois, ce n'était plus des murmures qu'on entendait mais bel et bien des hurlements.... Auxquels se joignirent ceux de Zyaniid, je jetais un regard vers elle... elle était pliée en deux... Il fallait en finir et assez vite...

Emportez avec vous celui qui croit pouvoir vous échappez!

La fumée se mit à bouger rapidement comme si des dizaine de personnes avaient courues dedans.

Qu'il soit jugé et punis par ceux de son rang!

De ma main gauche j'attrapais une dague à l'arrière de mon pantalon et entaillais légèrement la droite qui saignait déjà. Je laissais la lame sur la plaie et, une fois que la lame était bien rouge, je la tendais au dessus du troue que j'avais créé.

Purifiez cet endroit et acceptez cette compensation.

Trois gouttes exactement tombèrent dans la cavité sans fond. Alors un long hurlement d'agonie se fit entendre et tout disparue par le trou et une voix sussurra dans l'air.

Tu ne t'en sortiras pas toujours aussi bien, Iriaz...

Dans un ricanement provoqué par je ne sais qui mais qui se manifestait de plus en plus souvent tout disparue. Je refermais les yeux pour sceller la brêche. Une fois que ce fut fait je tombais à genoux... A bout de souffle. Les deux mains contre le sol, tremblant de tout mes membres, je sentais venir le courroux de Zyaniid.... Le sang, la voix... C'était assez pour qu'elle considère que j'avais pris trop de risques. J'attendais la tempête.... Du coup j'aurais bien voulu m'évanouir...

La Nightblade sut qu’elle allait souffrir lorsqu’elle vit Enyo utiliser son sang. Quelle que soit la puissance invoquée, si elle utilisait l’énergie vitale de celui qui l’appelait, elle était nécessairement dévastatrice ... et douloureuse. Zyaniid serra les dents, prête à encaisser le choc. Les évènements prenaient une drôle de tournure.

- Eveillez-vous, et nourrissez-vous !

Les hurlements des morts emplirent les oreilles de la jeune femme. Le calvaire commença sans qu’elle s’y soit préparée. La douleur la frappa de plein fouet, et son cœur sembla un instant s’arrêter de battre. Le supplice était atroce, et elle serra si fortement les mâchoires pour retenir son cri qu’elle trancha nette sa cigarette. Il lui sembla que tout son corps n’était plus qu’une plaie béante exposée à mille supplices plus insupportables les uns que les autres ; dans sa douleur, elle se dit que Sion avait bel et bien menti à Enyo : la jeune fille avait parlé de peau arrachée, mais il semblait à la Nightblade qu’on lui extirpait ses organes grâce à des crochets de boucher acérés. Les hurlements des morts lui perçaient les oreilles. Le sang qui coulait dans ses veines était pareil à du plomb en fusion, et elle crut que son crâne allait exploser sous la pression. Finalement, n’y tenant plus, elle se plia en deux et hurla à s’en déchirer les cordes vocales. Lorsqu’elle reprit son souffle, il lui sembla que la souffrance s’atténua très légèrement ; en tout cas, elle regagna juste assez de lucidité pour entendre les paroles d’Enyo. Et pour frissonner lorsque retentit cette voix directement sortie d’outre-tombe.

- Tu ne t'en sortiras pas toujours aussi bien, Iriaz...

Et soudain, aussi soudainement qu’elle était venue, la douleur s’en alla. Sans pouvoir s’en empêcher, Zyaniid tomba lourdement sur le sol. Elle tremblait comme une feuille et respirait difficilement. Un bruit sourd lui apprit qu’Enyo venait de tomber à genoux, mais la jeune femme n’était pas en l’état de s’en soucier. Elle releva difficilement la tête ; le monde tourna devant ses yeux qui menaçaient de sortir de leurs orbites. Le sang pulsaient dans son crâne, déformant ce qu’elle parvenait à voir. Mais cela n’était qu’un détail. La Nightblade se sentait très faible, et avait l’impression d’être prisonnière d’un carcan de coton qui l’isolait du réel. Son corps était momentanément hors-service. Ce n’était pas le cas de son esprit, et elle eut tout le temps de se repasser la scène.
Elle se rappela d’Enyo, les yeux laiteux, ouvrant une brèche menant directement à l’Ether. Elle se souvint des incantations et des hurlements macabres. Et surtout, elle se souvint de la voix, qui semblait être celle de la Mort elle-même ; et de l’étrange mot qu’elle avait employé ... quel était-il, déjà ?

Iriaz, Nightblade, Iriaz.

Zyaniid sentit son cœur rater un battement. Un instant, elle redouta que les entraves ainsi que le Sceau de Clément n’eussent été brisés par la douleur. Elle poussa un –rauque- soupir de soulagement lorsqu’elle vit qu’il n’en était rien. Les liens de Bélial s’étaient juste assez amoindris pour rétablir le « contact » entre leurs deux âmes ; en cet instant, il était incapable de la posséder. Ce qui ne l’empêcha pas d’éclater d’un rire moqueur particulièrement blessant.

Surprise de me revoir ?
- Un peu, oui, grogna Zyaniid à haute voix.

Bélial n’en rit que d’avantage.

Regarde-toi : D2, puissante Nightblade aux ordres d’Elysion, tu te retrouves à ramper par terre comme un chien suppliant. Ah, c’est pitoyable ! Et que dire de l’autre, ton amie, à genoux dans son propre vomi. En cet instant, vous êtes peut-être les deux êtres les plus navrants que j’ai jamais vu.

Zyaniid prit une grande inspiration et se concentra intensément sur les entraves. Apparemment ce fut efficace, car le prince-démon se tût aussitôt. Ricanant doucement, la jeune femme tenta de se relever. Chancelante, elle s’appuya immédiatement contre le mur sous peine de voir ses jambes se dérober sous elle ; les yeux fermé, elle lutta pour reprendre son calme, ce qu’elle parvint plus ou moins à faire. Un faible gémissement la tira de sa « transe » : Enyo, toujours à genoux, ne semblait pas en très grande forme. La colère monta soudain dans l’esprit de la Nightblade.

Tant mieux, je vais pouvoir lui régler son compte tranquillement.

La rage lui redonna assez de forces pour qu’elle puisse avancer sans tituber. Plus elle s’approchait de son amie, plus elle se rendait compte qu’elle lui avait menti : la douleur, le sang, les spectres et cette horrible voix, rien qui ne fasse partie d’un plan « tout sauf risqué ». Zyaniid s’étonna que la jeune fille n’ait pas été possédée, et se dit que c’était sans doute la seule calamité qu’elle était parvenue à éviter. Arrivée devant elle, elle la toisa de toute sa hauteur. Enyo releva légèrement la tête, et lui adressa un petit sourire gêné. La Nightblade secoua la tête.

- Tu crois que tu peux tenir debout ?

Un haussement d’épaules lui tint lieu de réponse. Sans ménagement, elle la saisit par le dos de sa veste et la remit sur ses pieds. La jeune fille avait du mal à rester d’aplomb, aussi Zyaniid la reposa sur le sol ... en lui collant son poing dans la figure. Enyo retomba lourdement sur le sol, le nez en sang. La jeune femme s’en voulut à peine, dévorée qu’elle était par la colère.

- Qu’est-ce que c’était, ça ? hurla-t-elle presque. On avait jamais parlé de sang ou de Grande Faucheuse. Sans risque, tu appelles ça sans risque ? Nom de Dieu, je vais te tuer Enyo !

Le sang pulsait douloureusement dans sa nuque, la contraignant au calme. Les dents serrées, elle respira plusieurs fois de grandes goulées d’air nauséabond avant de retrouver un semblant de tranquillité. Sortant une nouvelle cigarette, elle la planta entre ses crocs et l’alluma avec rage. Elle était absolument furieuse contre Enyo, qui l’avait contraint à des révélations alors qu’elle-même avait de trop gros secrets pour les cacher à la Nightblade.

- A mon tour de poser les questions maintenant, dit Zyaniid en expirant la fumée. Explique-moi ce qu’était ce sort, à qui appartenait cette voix et pourquoi elle t’a appelé « Iriaz ».

Ses yeux jaunes, plongés dans ceux de son amie, montraient clairement qu’aucun mensonge ne serait accepté.

J'vous avais dit que ça allait mal finir non? Si, si... Je le sentais venir, comme si les mauvaises ondes de Zyaniid pouvaient me parvenir d'ici. Pour l'instant, j'étais au sol, chaque inspirations me faisaient l'effet d'un poignard en plein dos. J'avais l'impression qu'on m'avait déchiqueter chacun des membres avec un soin particulier... J'aimais pas les voyages en Ether. J'ouvrais légèrement les yeux et en constatant que même mes paupières me faisaient souffrire, je notais l'importance des dégats sur ma tenue.... Elle était totalement morte.... Putain.... Je gémis devant un tel sacrilège et en pensant à ce que serait encore ce mois-ci mon budget fringues: Colossale. J'entendais Zyaniid bouger légèrement, c'était cependant très éloigné de moi.... J'avais l'impression d'être encore en Ether. Pourtant ce n'était plus le cas, je le savais mais c'était toujours assez compliqué de descendre aussi profondément dans les entrailles de l'Ether.
En parlant de ça, pourquoi cette voix m'avait appelé Iriaz....? Je ne comprenais pas. Qu'est-ce que c'était...? Enfin je le savais mais il était totalement irréaliste de penser que j'en étais une... Elle débloquait cette voix bizarre.... D'ailleurs cette voix, je ne la connaissais pas et je ne voulais pas particulièrement savoir qui c'était... En général, j'évitais les gens qui me voulaient du mal et, elle, elle avait pas l'air de vouloir me serrer dans ses bras... Tout ce que je savais c'est qu'elle était puissante... très puissante. Zyaniid l'avait entendu j'en étais persuadé parce que cette voix avait été materielle.... C'était étrange et flippant.
Je entendis Zyaniid bouger plus rapidement, elle allait mieux donc.... Ce qui voulait dire que j'allais pas tarder à en prendre plein la tronche... Lorsque je vis les chaussures de la demoiselle juste en face de moi, je redressais la tête.... Je m'efforçais de ne pas tomber à la renverse.... Le monde fit un vrai 360.... Magnifique.... Je déglutis avec difficulté en pensant à mon déjeuner qui avait déjà fait un tour dehors. Je lui souris légèrement gênée à l'idée de ce qui allait se passé juste après ce bref sourire.
Une petite voix dans ma tête m'hurlait de fuir loin d'ici tant que j'en avais la possibilité, une autre voix me disait qu'il me fallait rester calme et que c'était un faible prix à payer comparé à ce qui se serait passé si l'autre malade était sortie. J'inspirais un grand coup en m'attendant n'importe quand au choc. Ca allait être douloureux....

- Tu crois que tu peux tenir debout ?

Vu le ton de la voix... Je cherchais même pas à repondre... Je haussais les épaules, j'allais pas lui dire non, je veux rester près de mon vomi on a vécu beaucoup de choses ensemble! De toute façon, ça allait être douloureux. Elle me releva par la peau du dos.... Je ne dis rien. En temps normal, je me serais énervée mais là, déjà d'une j'avais vraiment la flemme et de deux... Si c'était pour se faire encore plus démonter la tronche... Ca valait pas le coup! Je ne tenais pas bien sur mes jambes, je constatais que mon esprit n'avait pas encore retrouvé tout le contrôle sur mon corps... Les aléas des voyages en Ether. Je fermais les yeux pour me concentrer et inspirais profondément.... Lorsque je rouvris les yeux je constatais qu'un poing lancé à très grande vitesse arrivait vers moi... Je soupirais, c'était prévisible... Et laissais le coup venir sans chercher à l'esquiver... J'l'avais bien cherché, en somme. Une douleur fulgurante me fit décoller du sol. Elle m'avait au moins fracturer le nez... Je planais quelques secondes et m'échouais lourdement sur le sol en retenant un sourire. Je ne savais pas pourquoi mais je trouvais la situation... Risible. Face contre terre, sur le ventre, je me redressais avec un demi sourire douloureux que je fis disparaître avant de faire face à Zyaniid qui semblait... Loin d'être calme. Alors que je me redressais et que je laissais un distance de sécurité entre elle et moi, je passais ma main sous mon nez et regardait le dos de ma main ensuite. Jackpot... Je saignais. bah! Tant pis... Alors elle se mit presque à hurler, je reculais légèrement en pensant *trop bruyant...* Et regardais Zyaniid avec un fatalisme.... Je savais que ça allait dégénerer. C'était évident.

- Qu’est-ce que c’était, ça ? On avait jamais parlé de sang ou de Grande Faucheuse. Sans risque, tu appelles ça sans risque ? Nom de Dieu, je vais te tuer Enyo !


Ben le sang me paraissait plutôt logique à moi.... Ils leur fallaient suivre la vie....

Ben... Mon sort. Du sang ça me semblait couler de source figure toi! C'est comme quand tu veux éloigner un chien, tu lui envois un steack, ben là tu leur envois un peu de matière vitale pour qu'ils la suivent et retourne d'où ils viennent. Et c'était sans risque! En principe... Bref...

A sa dernière réplique je repondais avec une voix blanche.

Oui, enfin pour le coup si tu me tues... C'était risqué....

Je ne faisais que la provoqué en disant cela mais j'en avais marre... elle ne comprenait pas pourquoi il valait mieux ma solution que la sienne.... C'était pourtant super évident. J'inspirais un grand coup, sentant la colère monter en moi. Il fallait rester calme.

- A mon tour de poser les questions maintenant, Explique-moi ce qu’était ce sort, à qui appartenait cette voix et pourquoi elle t’a appelé « Iriaz ».

Ben j'étais pas dans la merde tiens.... Je plantais mon regard dans le sien. je voyais bien qu'elle était très en colère. Pourtant, j'étais calme et d'un coup mon humeur se noircit.... Si c'était aussi simple. j'étais un non-sens de la nature. Comment tout expliqué? Je n'en savais rien. Mon visage s'assombrit visiblement. j'inspirais un grand coup, comme si cette discussion me coutais et dans un sens c'était le cas.

C'était un sort de retour en Ether. Les âmes enfermées viennent stopper toutes les âmes aux alentours puis s'attaquent à elles et emportent celles qui, finalement, ne sont plus reliés à rien... Les âmes errantes, ce que vous appelez fantômes quoi. Pour la voix.... Je fermais les yeux et passa la main sur mon visage, tremblante.j'en sais rien... Tout ce que je peux en dire c'est qu'elle est assez puissante pour devenir audible aux oreilles humaines, ce qui n'est pas possible pour le commun des âmes de l'Ether... Je sais aussi que ça fait plusieurs mois qu'elle se manifeste pour je ne sais quelles raison et qu'elle est toujours aussi flippante et de plus en plus proche. Pourquoi elle m'appelle Iriaz.... Je n'en sais rien. Ca n'a aucun sens, c'est impossible que j'en sois un...

D'un coup mes yeux se remplirent de larmes, cette hypothèse me faisait peur. Je ne pouvais pas être un Iriaz, personne ne savait ce que c'était mis à part moi et deux membres de l'ordre. C'étaient des créatures qui se cachaient et qu'on ne voulait pas voir. Je ne voulais pas encore revivre ça. J'étouffais un sanglot et me forçait à sourire. Je levais les yeux aux ciel, inspirant un grand coup.

Encore relativement énervée, Zyaniid fit de grands efforts pour retrouver son calme : d’une part, elle serait plus réceptive aux réponses d’Enyo, et d’autre part elle aurait assez de maîtrise pour faire taire l’irritant rire de Bélial. Tirer quelques bouffées sur sa cigarette l’aida grandement, et en quelques instants la plus grande partie de sa rage s’évanouit avec la fumée blanchâtre. La voix du Prince Démon se tût, ce qui renforça sa fragile tranquillité. La Nightblade fut de nouveau sensible au monde qui l’entourait, et remarqua à quel point le visage de son amie s’était fermé. Ses grands yeux noirs, mi clos, étaient plongés dans les siens mais ne la voyaient plus : des souvenirs, des réponses et beaucoup de question pouvaient s’y lire, et la jeune femme se demanda si elle aussi n’avait pas réveillé un passé détesté. Finalement, Enyo prit une grande inspiration, qui devait ressembler à celles des condamnés à mort juste avant de poser la tête sur l’échafaud.

C'était un sort de retour en Ether. Les âmes enfermées viennent stopper toutes les âmes aux alentours puis s'attaquent à elles et emportent celles qui, finalement, ne sont plus reliés à rien... Les âmes errantes, ce que vous appelez fantômes quoi.

Bon, pensa Zyaniid, la partie technique est réglée. Passons à la suite.

- Pour la voix....

La jeune fille se mit à trembler, et passa la main sur son visage pour y cueillir les quelques gouttes de sueur qui venaient d’y perler. Pour la troisième fois, la Nightblade fronça les sourcils. Non, définitivement, quelque chose n’allait pas.

- ... J’en sais rien... Tout ce que je peux en dire c'est qu'elle est assez puissante pour devenir audible aux oreilles humaines, ce qui n'est pas possible pour le commun des âmes de l'Ether... Je sais aussi que ça fait plusieurs mois qu'elle se manifeste pour je ne sais quelles raison et qu'elle est toujours aussi flippante et de plus en plus proche.

La jeune femme laissa échapper un sifflement contrarié. Une ébauche d’idée commença à prendre forme dans son esprit, et elle espéra profondément que ce n’était qu’une pensée tordue sans aucun sens. Elle en toucherait deux mots à Enyo plus tard. Elle la laissa tout d’abord finir son récit.

- Pourquoi elle m'appelle Iriaz.... Je n'en sais rien. Ca n'a aucun sens, c'est impossible que j'en sois un...

Et soudain, son expression changea du tout au tout ; la peur s’était incrustée dans tous ses traits, et elle avait baissé la tête pour cacher les larmes qui lui montaient aux yeux. Le reste de colère qui habitait Zyaniid disparut, remplacé par un désagréable pincement au cœur ... ainsi qu’un mauvais pressentiment. Elle imaginait qu’Enyo, à cause de son pouvoir et de ce qu’elle avait vécu, était difficilement atteinte par les évènements, et était généralement joyeuse et provocante. Qu’elle se retrouve dans cet état impliquait quelque chose de très grave, qui la touchait au plus profond d’elle-même. La question était : quoi ? Car la jeune femme n’avait aucune idée de ce qu’était un « Iriaz », ni pourquoi la simple supposition qu’elle puisse en être une la plongeait dans une telle panique.

Eh bien Nightblade, entendit-elle, on a quelques lacunes dans ses connaissances ?

Son sang ne fit qu’un tour. Tout en finissant sa cigarette, elle se lança dans une discussion silencieuse avec Bélial.

Vous savez quelque chose sur les Iriaz.
Bien sûr, pour qui me prends-tu ?
Vous n’avez pas envie de le savoir.

Elle se rappela un peu trop tard à quel point le Prince Démon pouvait être susceptible, et se retrouva confrontée au silence de ses questionnements restés sans réponse. Pestant contre elle-même, elle se tourna vers Enyo. A ce moment précis, celle-ci dissimula maladroitement un sanglot en riant doucement, et leva la tête vers le ciel ; les yeux pleins de larmes qui menaçaient de dévaler le long de ses joue, elle inspira grandement, tenant vainement de retrouver une contenance. Zyaniid en fut profondément troublée : elle ne se souvenait pas avoir vu Enyo perdre à ce point le contrôle d’elle-même. La tristesse et la peur se mêlaient en une expression suppliante rendue encore plus pathétique par le maigre sourire qu’elle arborait au coin de ses lèvres tremblantes. Alors, sans vraiment réfléchir, la Nightblade se mit à genoux et enserra la jeune fille ; elle la sentit trembler entre ses bras, et quelques gouttes virent s’écraser sur la manche de son frac.
Les deux amies restèrent ainsi un moment, dans un silence seulement troublé par les gémissements qu’Enyo laissait involontairement échapper. La jeune femme prit son mal en patience, attendant – et espérant – que la jeune fille se calme et reprenne ses esprits. Elle-même commençait à retrouver son éternel cynisme, et s’en voulut d’avoir ainsi cédé aux sentiments.

Bélial va pas me louper ... ‘Chier.

Lorsqu’elle jugea qu’Enyo n’avait plus besoin de sa présence, elle se releva, dominant de toute sa haute taille la jeune fille encore à genoux sur le sol fangeux. A nouveau, elle la fixa droit dans les yeux.

- Enyo, dit-elle d’une voix résolue qui ne semblait pas être la sienne, toi comme moi nous avons encore des choses à nous dire. Si tu m’expliques un peu mieux ce que sont les Iriaz, alors tu sauras exactement pourquoi Bélial peut me posséder à tout instant ou presque. Et, ajouta-t-elle, la mine grave, tu sauras peut-être autre chose.

Il n’y avait pas de raison de laisser Enyo faire une révélation douloureuse, dissimulée au cœur des archives de l’Ordre, et de lui cacher le projet Damned. Ce qui allait suivre déterminerait si elle lui en parlait ... ou pas.

Alors que je tentais de retenir mes larmes avec une facilité....BREF avec un naturel plein de pathétique, Zyaniid me prit dans ses bras. Ce fut avec un hoquet de surprise que j'accueillais cet élan d'humanité.... C'était pas tout les jours que Zyaniid faisait des calins, je posais ma tête contre son épaule et me laissait presque allée. Franchement ça cragnait... Vu de l'exterieur je devais ressembler à une toxico qui venait de faire une rechute et que son parrain venait chercher. cette idée me calmait un peu.
Je retrouvais mes idées, mon caractère habituel tandis que mes sanglots diminuaient progressivement. J'étais vraiment con moi, parfois... Ce comportement n'aidait en rien et surtout ça ne faisait pas avancé l'histoire... Je reniflais faiblement et réfléchissais à un moyen de me sortir de là sans trop de casses. Cette histoire d'Iriaz puait à trois kilomètre à la ronde... C'était carrément inquiétant et surtout c'était encore sur moi que ça tombait.
Il faudrait que j'en parle à Sion... Mais, j'avais un peu peur de sa réaction, la dernière fois que je lui avais annoncé un truc grave me concernant il avait faillit tomber dans les pommes. Non pas que ce soit un garçon émotif mais le fait que je sois unique entrainait aussi une quantité assez phénomènale de questions et surtout, personne n'était capable de me dire ce que j'étais. Tout ce que je savais en somme, c'est que j'étais. Avec ça j'étais bien avancée... Zyaniid se releva et me toisa encore de toute sa hauteur... AH non c'était pas bientôt fini ça! La pose dramatique de super en quête de réponses c'était pas classe du tout. Je ne dis rien cependant. Préférant attendre la suite, je me redressais aussi et me mettais presque à sa hauteur... ben oui quoi! J'avais pas demandé à être plus petite moi! En plus, Zyaniid portait toujours ses foutues semelles compensées.

toi comme moi nous avons encore des choses à nous dire. Si tu m’expliques un peu mieux ce que sont les Iriaz, alors tu sauras exactement pourquoi Bélial peut me posséder à tout instant ou presque. Et, ajouta-t-elle, la mine grave, tu sauras peut-être autre chose.

Je soupirais, la regardais avec lassitude et compris en la regardant que je n'y couperais pas. j'inspirais un grand coup en pensant à l'explication de trois mètres de long que j'allais devoir faire et surtout aux quarante milles questions qui suivraient le tout. J'étais pas sortie de la panade c'est moi qui vous le dit.

Commençons par le début... tu sais comment les démons ont été créés à la base? C'est lors de la troisième guerre des cieux, quand notre ami "le faiseur de lumière" alias Lucifer voulut jouer a qui serait le plus fort. Alors ils furent bannis tout ça tout ça. Ils descendirent en Enfer pour se cacher des cieux et surtout pour se venger des anges et tout ça. Bref, c'est simple carré et on retrouve la notion gentils pas gentils.... Sauf que tout n'est pas toujours tout blanc ou tout noirs dans les histoires du monde réel...
Et là, on vous a caché des choses... En fait un petit groupe de ces traitres ont accepté le chatiment et se sont séparés des démons, ils restent en marge des combats démon/anges et ne se mélange qu'en cas de force majeur. Ils vivent en communauté fermée et surtout ils restent cachés. Ils sont la mémoire et les protecteur de l'équilibre cosmique de ce monde. Et ce sont les Iriaz.
Les Iriaz sont donc des anges déchus mais ne sont pas non plus totalement des démons. Ils sont l'equilibre entre les deux. Aucun des deux camps n'en veut, personne n'en parle. C'est le peuple tabou. Ils sont en marges de ce monde mais y participent activement cependant sans qu'on s'en rende compte.

Je finissais mon exposé avec une certaine appréhension. Je souris à Zyaniid et lui dit.

A ton tour!

En étant convaincu qu'il y aurait des questions.

La jeune femme écouta attentivement les explications d’Enyo, tentant de calmer le flux de pensées qui menaçait de lui faire tourner la tête. Des anges déchus ayant accepté leur sort. Des bannis ayant décidé de se tenir éloignés des guerres entre le Paradis et l’Enfer. Des démons avec une part divine. Autant de choses qui n’avaient pas de sens ! Zyaniid résista à l’envie d’allumer une nouvelle cigarette et se contenta de rester là, les bras croisés, à écouter ce qui lui semblait être improbable. Pourtant, elle savait pertinemment qu’il n’en était rien, et que tout cela était la vérité. Et les questions de se bousculer dans son crâne : pourquoi avoir accepté la punition divine ? Quelle pouvait être l’action des Iriaz pour ce monde sans qu’ils soient découverts ? Et surtout, pourquoi étaient-ils aussi craints ? C’étaient certes des êtres d’une grande puissance, mais Enyo avait bien précisé qu’ils ne s’impliquaient pas dans les batailles opposant le Pandémonium et Elysion. Dans ce cas, pourquoi les redouter autant ? Elle prit une grande inspiration, prête à passer à la partie interrogatoire, lorsque la jeune fille lui dit, tout sourire :

- A ton tour!

La Nightblade referma la bouche et la foudroya du regard. Elle aurait préféré parler après avoir eu toutes les informations qu’elle souhaitait. Mais bon, un accord est un accord : il était temps de finir les explications qu’elle avait entamées quelques minutes plus tôt. Elle soupira en pensant qu’elle aurait à supporter les remarques de Bélial, et décida de profiter de son silence temporaire pour terminer cette affaire. Elle aida Enyo à se relever, plus délicatement toutefois qu’un instant auparavant. Elle lui fit signe de la suivre.

- Viens, marcher me détend et j’ai besoin d’être détendue. Et avec un peu de chance, ajouta-t-elle pleine d’ironie, un autre spectre nous attaquera et m’interrompra avant que j’ai à entrer dans les détails.

Un sourire cynique accroché sur ses lèvres, les yeux mi-clos et les bras croisés dans le dos, Zyaniid se mit en marche, s’enfonçant dans le dédale de ruelles. Son amie marchait à ses côtés, silencieuse, attendant les explications que la jeune femme lui avait promit. Avec un soupir trahissant son exaspération et son désir ardent de changer de sujet, la Nightblade commença –ou plutôt, continua le récit de son histoire.

- Avant cet enfoiré de spectre, je disais donc : le Conseil de l’Ordre m’a envoyé au fin fond du Pandémonium, certain que les démons me feraient la peau. Le problème, c’est que j’étais toujours une Nightblade incomplète, et le premier démon qui passait par là avec l’intention de me posséder serait devenu mon hôte. Et c’est ce qui s’est passé avec Bélial. Par un hasard que ni lui ni moi n’avons apprécié, il a été le premier être « vivant » que j’ai croisé dans les landes désertiques de cette partie des Enfers, et a décidé de s’amuser un peu avant de me tuer. Pas de chance pour lui, il n’est jamais repartit. Et pas de chance pour moi non plus, puisqu’il peut presque à sa guise traverser les entraves pour contrôler mon corps.
Je m’explique : comme chacun le sait, la magie blanche est l’opposée de la magie noire. Un sort de prêtre aura plus d’efficacité contre un démon qu’une attaque infernale. L’inverse est également vrai. Et c’est cette opposition immémoriale qui est à l’origine de la puissance des entraves d’un Nightblade. C’est un Sceau de nature très particulière, puisqu’adapté au futur hôte du mage noir : pour un démon, il est basé sur des formules divines, et pour un ange sur des incantations démoniaques. Ainsi, quelque soit l’être piégé, il se retrouve confronté à son contraire, et généralement se retrouve submergé et plongé dans une léthargie profonde.
C’est pour ça que Bélial peut s’affranchir de ses liens dans une certaine mesure : puisqu’ils sont démoniaques, il n’a aucun problème à les briser. Seul un accord commun –ou un Sceau clérical- l’empêche de définitivement me posséder. Bien sûr, les entraves ont une certaine utilité : puisqu’il est piégé dans mon corps, nos destins sont liés. Et il n’a aucune envie de mourir enfermé dans l’enveloppe charnelle d’un Humain.

Zyaniid prit une grande inspiration après ce long et pénible exposé. Elle espéra qu’Enyo avait comprit, car elle ne se sentait pas de tout réexpliquer une seconde fois. La jeune femme fit encore quelques pas avant de s’arrêter et de se tourner vers la jeune fille.

- Voilà, dit-elle, tu sais tout.

Puis, anticipant sur la suite :

- Pose tes questions d’abord, je pense que les réponses n’auront pas besoin d’être très développées.

A nouveau, le Prince Démon s’éveilla.

Bel exposé, Nightblade. Mais comme c’est étrange, tu n’as pas cité le projet Damned ?
C’est bon Bélial, j’ai compris.
Tôt ou tard, toi ou Sinji en parlera ; peut-être pas intentionnellement, mais il faudra se lancer dans d’autres explications. Et qui sait ? Peut-être que cela lui brisera le cœur.

La jeune femme fit taire l’irritante voix, tout en sachant que, quelque part, il avait sans doute raison.

Du coup... C'était pas très gentil ça... L'Ordre avait une drole de façon de traiter ses membres par moment. J'avais toujours vu ça d'un oeil extérieur, mon monde personnel était bien loin d'eux. Mais savoir que Zyaniid avait subi un tel sort juste parce qu'elle était devenue "inutile" me brisais véritablement le coeur. Je fronçais les sourcils, une sourde colère montait en moi. C'était des abrutis....

Je... N'ai pas de questions... Juste une méchante envie de meurtre...Sion m'avait déjà un peu parler des Nightblade. Si j'ai une question qui me vient je te harcèlerais pour avoir la réponse...

Je lui souris vaguement, tout en marchant. Ca faisait du bien de s'éloigner de cette ruelle à la con. je regardais Zyaniid et lui dis.

Si toi t'as des questions aussi. N'hésite pas. Je sais pas si je serais en mesure de répondre, par contre...

(c'est court c'est nul mais j'arrive pas a faire mieux... T.T)

Je... N'ai pas de questions... Juste une méchante envie de meurtre...Sion m'avait déjà un peu parler des Nightblade. Si j'ai une question qui me vient je te harcèlerais pour avoir la réponse...

Zyaniid sourit doucement. Elle était soulagée qu'Enyo ne cherche pas à creuser plus loin dans son passé au sein de l'Ordre, lui évitant des révélations autrement plus délicates. Bélial s'abstint de toute remarque, accentuant le sourire de la jeune femme. Les bras croisés dans le dos, elle continua sa route aux côtés de son amie, mûrissant les questions qu'elle s'apprêtait à poser.

- Si toi t'as des questions aussi. N'hésite pas. Je sais pas si je serais en mesure de répondre, par contre...
- Ne t'en fais pas pour ça : tout ce que tu pourras me dire, même si ça te semble insignifiant, m'aidera sûrement à mieux comprendre cette histoire.

La Nightblade inspira longuement, ne prêtant pas attention aux effluves nauséabondes lui agressant les narines. Ses sens s'étaient légèrement éveillés, et un léger frisson entre ses omoplates lui indiqua qu'elles ne seraient peut-être plus seules pour longtemps. Elle aurait voulu quelques réponses avant de subir un hypothétique nouvel assaut.

- Bon, j'ai plusieurs questions au sujet des Iriaz : quelle est leur action sur le monde, et comment se débrouillent-ils pour ne pas être repéré par Elysion ou le Pandemonium ? Quelle est réellement la nature de leur pouvoir si ce sont, comme tu le dis, des "hybrides" entre démon et ange ? Et surtout ... pourquoi les craindre autant ? Tu m'as bien dit qu'ils ne prenaient part à aucun combat, sauf cas de force majeur ; mais j'ai du mal à comprendre pourquoi les deux factions en guerre ne font pas appel à eux. Qu'ils ne soient d'aucun bord, est-ce vraiment la seule raison pour laquelle on les rejette ? Ou bien y a-t-il autre chose encore ?

Zyaniid avait conscience des secrets terribles qui se cachaient derrière ces questions, et doutait que la jeune fille puisse répondre à beaucoup d'entre elles. Mais comme elle l'avait dit, la moindre information pourrait lui être utile. Ensuite ... une petite conversation avec Bélial s'imposerait. La jeune feme soupira de lassitude. Quel serait le prix à payer cette fois pour ces informations ?

[Désolée pour la qualité et le niveau ...]

J'avais écouté les questions de Zyaniid avec une patience qui ne me ressemblais pas. J'avais la reponse à la plupart de ses questions... De là à savoir si les réponses étaient exactes.... Je n'en savais rien! J'avais entendu énormément de choses sur eux que ce soit par les morts ou tout simplement en fourrant mon nez là où je n'aurais pas dû... J'avais stoppé mes recherches parce que c'était devenue une source d'ennuis... Aucune réponse claires quarante douze mille hypothèses et le moitié d'entre elles se contredisaient d'une manière assez fantastique mais on y trouvait toujours une part de vrai. Je marchais à coté de Zyaniid et soudain la conversation qu'on avait eu juste avant me revint... J'eus un sentiment étrange... Elle ne m'avait pas tout dit... Je m'en fichais pas mal, j'étais bien placée pour savoir que tout se savait un jour où l'autre et je n'allais pas forcer mon amie à dire des choses qu'elle ne voulait pas me dire. Je passais sur cette conversation pour essayer d'expliquer au mieux ce que je savais. Sion avait fait de moi une vrai encyclopédie sur pattes mais je doutais que les reponses que j'apporterais seraient assez claires pour ne pas entrainer d'autre questions... J'inspirais un grand coup et commençais par la première question.

Déjà, il faut savoir qu'ils sont plus puissants que les démons ou même les anges. Enfin dans la généralité. Leur pouvoir vient essentiellement de leur savoir et aussi de leur naissance. Leur actions sur le monde.... Si je me souviens bien... Elle consiste à être, lorsque tout va bien, la mémoire du monde. Tout les écrits sont conservés par eux, il paraitrait même que les documents de la bibliothèque d'Alexandrie aient été sauvés par eux.... Dans un second temps, ils préservent l'ordre cosmique et, lorsqu'il n'y a plus d'autre alternative, ils se battent. Ce qu'il faut savoir c'est que le clan des Iriaz est un clan en autarcie totale, ils n'ont besoin de personnes. Enfin c'est ce qu'on dit.

Je m'arrêtais à un croisement et regardais le ciel puis me retournais vers Zyaniid et la regardais dans les yeux.

En fait contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, les démons ne sont pas une race à proprement parler puisqu'à la base ce sont des anges qui se sont mutinés... Bref, même si ça ne plaira sans doute pas à Bélial, les démons sont les hybrides dans l'histoire... Leur environnement les a fait évoluer et chaque génération a évoluer pour y survivre en quelques sorte. Les Iriaz sont restés des anges mais des anges sans ailes. Ils ne sont plus capable de retourner à Elysion. Fondamentalement ça restent des emplumés mais leur contact avec notre monde les a fait changer d'une manière que j'imagine pas très bien.

Je lui souris timidement presque et repris un air serieux. la crainte.... La dessus j'en connaissais un petit rayon...

Pourquoi les craindre...? Je suis sure que tu vois la reponse, Zyaniid... Les Iriaz sont en quelques sorte des sang mêlés si on veut... Pour les Démons se sont des traitres, pour les anges ils représentent une rédemption qu'ils ne veulent pas voir et aussi un pouvoir qui les dépassent totalement. ON les craint parce qu'ils sont très différents, ils n'ont pas la même mentalité, ni même la même conception de la vie. On les rejette pour des raisons assez simples ils sont différents et pour les deux camps ce sont des traitres, repentis pour les anges mais ils ont la rancune tenace...

Je me remis à marcher tranquilement, mains dans le dos.

Ils ne font pas appel à eux parce qu'ils savent très bien que ni le Pandemonium ni Elysion n'a de moyen de pression sur eux. Ce sont des electrons libres. Et puis si jamais ils acceptaient de faire appel à eux... A ton avis, qu'est-ce qui se passerait? La moitié des anges sont persuadés que les Iriaz prendront le pouvoir puisqu'ils sont devenues si puissants. Les démons les craignent aussi. Personne ne sait combien ils sont, où les trouver et comment les vaincre en cas de problèmes.

J'avais expliqué tout ce que je savais et je rajoutais.

Certaines informations sont peut-etre un peu vieilles et aussi érronées parce que comme je te l'ai dit personne ne sait vraiment où ils sont ni comment les trouver... Du coup les info sont assez restreintes.

Zyaniid garda le silence, prenant le temps d'assimiler les informations que venait de lui donner Enyo. Un discret sourire étira le coin de ses lèvres lorsque la jeune fille lança l'idée que les démons étaient les hybrides et non pas une race à part entière ; cela ne plu effectivement pas à Bélial, et la jeune femme sentit la colère du Prince Démon même à travers le Sceau qui le maintenait en léthargie. Elle commençait à saisir un peu mieux ce qu’étaient les Iriaz, et se surprit même à éprouver un semblant de pitié pour cette espèce maudite rejetée par tous les camps. Elle comprenait mieux maintenant la réaction de son amie lorsque cette terrible voix d’outre-tombe l’avait appelée ainsi. La connaissant, cette perspective n’était guère réjouissante, et ce que la Nightblade savait de son passé avait été suffisamment pénible à vivre pour ne pas réitérer l’expérience.

C’est drôle, pensa-t-elle, j’ai l’impression d’avoir déjà vu ça quelque part ...

Elle se tourna vers Enyo, les yeux mi-clos et son éternel sourire cynique au coin des lèvres.

- Merci pour ces quelques « précisions ». Je suppose que nous ne sommes que quelques privilégiés parmi les humains à connaître cette histoire, hmm ?

Zyaniid n’était pas surprise : l’Ordre gardait jalousement ce genre de secrets, et il était plutôt étonnant qu’Enyo en sache autant. Seul Sion avait pu lui transmettre ce savoir. La jeune femme sourit doucement au souvenir de son ancien professeur.

- Les membres de l’Ordre ont tendance à être trop bavards ces derniers temps !

La Nightblade s’arrêta net et plaqua une main contre sa bouche. Une seconde d’inattention avait suffit pour que Bélial intervienne dans la conversation. Elle coula un regard en coin à Enyo, qui la dévisageait avec des yeux ronds. Zyaniid grimaça.

Mais jamais vous la fermez, vous ?
Pas quand ça peut te mettre dans ce genre de situation, Nightblade, ricana le maître des Fournaises.

La jeune femme reprit sa marche, nerveuse. Les entraves de Bélial n’étaient pas assez abîmées pour le laisser la posséder ainsi. La seule chose qui pouvait lui accorder assez de pouvoir pour s’affranchir de ses liens était la proximité d’un ou de plusieurs démons à ses ordres. Ce ne fut qu’au moment où elle envisagea cette possibilité qu’elle se rendit compte à quel point elle était tendue, tous sens en éveil. Au carrefour suivant, elle tira Enyo par la manche de son pull.

- Par ici, mais soit la plus discrète possible. On va sûrement avoir de la compagnie.

Elle avait proféré cet avertissement dans un murmure, se disant que cette soirée était riche en agitations. Et le pseudo réveil de Bélial n’arrangerait sûrement pas la suite des évènements.

[C'est court, c'est mauvais, désolée ><"]

Quelques privilègiés oui.... On pouvait dire ça comme ça.... Je ne voulais pas penser au conséquences de ce que je venais de lui dire.... Si jamais un membre de l'Ordre l'apprenait... Je me ferais rondement engueuler et Zyaniid serait sans doute capturée et sans doute... Tuée... J'inspirais un grand coup sans repondre. Je prenais mon temps pour reprendre une discussion plus normal. Je regardais autour de moi, quelque chose me dérangeais mais je n'arrivais pas a mettre le doigt dessus... Je décidais de me rapprocher un peu de Zyaniid. Réaction de gamine je sais mais bon... Je finis par lui répondre.

Pas des privilègiés.... C'est presque l'inverse. Nous ne sommes que quelques fous à avoir poussé le vice jusque là. Ces informations peuvent coûté la vie.

Je continuais à marcher tout en fouillant dans ma mémoire pour trouver ce qui me dérangeais... Punaise j'arrivais pas à retrouver à quoi ça me faisait penser... D'un coup je sentis l'aura de mon amie se brouiller.... Et là...

- Les membres de l’Ordre ont tendance à être trop bavards ces derniers temps !

Je regardais Zyaniid avec des yeux rond... Fallait vraiment que je m'y habitue parce que franchement.... Je sentais que ces petites appartés seraient assez récurentes... Je soupirais et affichait un fatigue feinte.

Dis-moi Zyaniid, t'as jamais pensé à acheter une muselière à ton abruti personnel....? En plus je n'ai jamais dit qu'ils m'avaient parler de leur vivants et surtout avec leur consentements....

J'affichais un sourire mutin. Zyaniid me prit par la manche et me tira vers une ruelle.... Alors elle aussi, elle l'avait senti. Cette aura que je sentais ressemblait à celle de Seth.... J'écarquillais les yeux... Un partisan de Bélial. Je regardais Zyaniid effrayée...

Faut qu'on se casse d'ici.... Vite.

- Faut qu'on se casse d'ici.... Vite.
- Oh que oui !

Le cœur de Zyaniid battait douloureusement contre sa cage thoracique, et son sang pulsait plus fort au niveau de ses tempes. Les démons étaient tout près –où exactement, la jeune femme n’aurait pu le dire avec certitude. Alors qu’elle prenait garde à faire le moins de bruit possible, une partie de son attention restait focalisée sur les entraves de Bélial ; la Nightblade sentait le Prince Démon gagner en puissance. Il fallait faire vite. Jetant un regard en direction d’Enyo, elle constata que la jeune fille était désormais aussi tendue qu’elle, ce qui était tout à fait justifié. Zyaniid lui fut reconnaissante pour la discrétion dont elle faisait preuve, action relativement difficile au vu des obstacles qui leur barraient la route. Poubelles, briques, barres de fer ... autant d’objets qui, dérangés, auraient résonnés dans ces ruelles –presque- désertes comme autant de signaux d’alarmes. Les immeubles abandonnés devenaient oppressant, et la jeune femme sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine lorsqu’elle reconnut le chemin qu’elles avaient emprunté dans la matinée.
C’est alors que, du coin de l’œil, elle vit une fine pluie de poussière dégringoler le long d’un mur. Par réflexe, elle leva les yeux. Son regard rencontra deux braises flamboyantes qui la contemplaient quelques mètres plus haut. Sans plus réfléchir, elle cria :

- ENYO, COURS !

Elle fonça tête baissée dans le labyrinthe de rues sales, se retournant régulièrement pour vérifier que son amie la suivait. Elle dû rapidement arrêté ce geste, devant se concentrer sur la route devant elle en même temps que sur Bélial qui devenait plus fort à chaque seconde. La Nightblade leva la tête vers le sommet des bâtiments : elle vit plusieurs silhouettes vêtues de noir courir à une vitesse folle, et elle cru un instant que les démons allaient leur tomber dessus.

- Plus vite, grinça-t-elle entre ses dents serrées, plus vite !

Elle sentait une force nouvelle couler dans ses veines, ce qui ne la réjouit guère, bien au contraire : les pouvoirs de Bélial passaient dans son corps, signe d’une possession imminente. La jeune femme devait à tout prix s’éloigner des démons. Mais à la vitesse à laquelle ils allaient, elle ne les sèmerait jamais. Soudain, un bruit sourd dans son dos la fit se retourner ; Enyo était étalée de tout son long sur le sol, son pantalon accroché à une poubelle qui l’avait entrainée dans sa chute. Zyaniid vit avec horreur les démons se rapprocher à toute allure, dévorant la maigre distance qui les séparait des deux amies. La Nightblade laissa agir son instinct. Elle se jeta sur la jeune fille encore au sol, et, au moment précis où les agents de Bélial bondissaient du haut des toits, elle invoqua une puissante déflagration qui leur fit traverser plusieurs immeubles en hurlant de douleur.
Haletante, la jeune femme resta un instant immobile. Puis, elle attrapa Enyo par le dos de sa veste et la remit debout.

- Vite, avant qu’ils reviennent !

Elles s’élancèrent vers la sortie du dédale. Lorsqu’enfin elles quittèrent ces allées insalubres et angoissantes, elles s’arrêtèrent, s’accordant un moment pour respirer. Enyo était pliée en deux, tandis que Zyaniid se laissait mollement glisser le long d’un mur. Ses longs cheveux tombaient devant ses yeux et étaient poisseux de sueur. Un long râle de fatigue s’échappa de sa bouche, et elle reprenait difficilement son souffle. La jeune fille semblait avoir retrouvé un semblant de forme, et regardait son amie, l’air épuisé.

- Hey, ça va aller ?
- Je ... ça va ... Va chercher Sinji, ou Clément, mais vite ! Si ces bestioles sortent de là, ça va être la panique dans le coin pendant un moment !

Enyo sembla hésiter un moment ; puis elle tourna les talons, et repartit à toute allure en direction de la maison où vivait la petite équipe.
Peu après son départ, la jeune femme releva la tête. Son souffle s’était calmé comme par miracle, et plus aucune trace de fatigue ne déformait ses traits. D’un geste délicat, elle écarta les quelques mèches qui masquaient son regard. Ses yeux mi-clos étaient semblables à deux brasiers éternels, deux flammes rougeoyantes brillantes de triomphes au milieu d’un visage cruel. Un sourire satisfait étira les lèvres de Bélial, tandis qu’il regardait la jeune fille s’éloigner.

A très bientôt, Enyo ... j’ai hâte de pouvoir enfin parler seul à seul avec toi.




[RP Fini]