Thora Korventen

I. Présentation de votre personnage


Nom de famille : Korventenn
Prénom : Thora
Age : Semble avoir la vingtaine
Famille ? : Né de père inconnu, sa mère lui en a toujours parlé comme d’ « un beau chevalier venu de nulle part », mais il faut savoir que sa mère a fini à l’asile (elle proclamait la venue d’une apocalypse et de l’affrontement des juges, la pauvre). Pas de fratrie connue (mais on ne sait jamais, avec les pères inconnus).


II. Description


Description physique : Cette petite blondinette (1m50 au garrot) a la taille menue, elle ressemblerait à un petit piaf trempé dans l’eau si ce n’étaient ses grands yeux couleur miel et ses cornes. Car sur son front sont implantées 4 petites cornes rouges recourbées qui lui donnent un mal fou pour se coiffer. Sa peau pâle lui empêche les bains de soleil prolongés, ce qu’elle regrette amèrement. Assez coquette, elle s’habille généralement en rouge et noir, non par amour pour Stendhal mais pour assortir sa tenue à ses cornes. Quand elle est de très bonne humeur, elle peut mettre du bleu (un jean, par exemple). Assez maladroite et pas très musclée, elle n’a jamais fait beaucoup de sport, si ce n’est l’équitation, sa grand-mère possédait des chevaux, elle a appris sur le tas, comme on dit. Trois accessoires ne la quittent jamais : un grand imperméable transparent, une petite bourse remplie de graines, et sa trousse compacte de maquillage. 
Pour finir, sa voix est grave et contraste avec son physique, mais prenez garde à vos tympans si elle crie près de vous, elle peut atteindre un nombre de décibels assez impressionnant dans les aigus tout de même.

Description morale : Sa grand-mère l’a élevée suite à l’internement de sa mère, très portée sur la religion (catholique), elle a forcé Thora à apprendre une grande partie de la Bible. Thora connaît donc bien la morale chrétienne. Mais elle est plutôt portée sur l’ancien testament (œil pour œil) que sur le nouveau (aimez-vous les uns les autres). Si vous lui frappez la joue gauche, ne vous attendez pas à ce qu’elle tende la joue droite et méfiez vous des représailles (surtout venues du ciel). Tant qu’on ne lui donne pas de motif de se venger (et faites attention, elle est assez susceptible), Thora est d’agréable compagnie. Une autre manière de lui faire perdre son sang froid est de s'habiller avec un mauvais goût certain, genre mettre un slip au-dessus d'un collant, le tout en couleurs qui font mal aux yeux, à la dernière mode de chez C.C. .


III. C.V.


Parcours professionel : Après avoir passé son bachot (spécialité Lettres), elle s'est décidé à devenir infirmière dans l'armée pour soigner les soldats , plutôt ça que de faire plaisir à Mémé en se mariant avec le père Mistar qui certes avait une belle rente mais plus de dents dans la bouche. Bref, porter secours au blessés lui semblait une bonne idée. Cependant, elle en eut vite marre des éclopés, et choisi une mutation vers la section archéologie (oui, à cette époque, il y avait une section archéologie à l'armée). Ce qu'elle obtint avec succès, grâce à ses talents en langues anciennes (latin, grec, hébreu) et sa facilité à apprendre toute sorte de langage. Donc pendant quelques temps, elle fouilla les vieilles tombes sans rien y trouver de transcendant, quelques os, quelques bijoux (dont un joli qu'elle a volé, mais ce bracelet était vraiment trop attirant). Grâce à ce métier, elle voyagea de par le monde, et provoqua quelques catastrophes (notamment dans certains marécages où nichaient des centaines de canards, saletés!). Finalement lassée de tout cela, elle décida de se poser pour un temps et découvrit l'informatique, de nouveaux langages à découvrir, à inventer, dont certains étonnamment proches de langues anciennes presque oubliées. Elle se lança à corps perdu dans cette nouvelle passion (où les seuls "coins" entendus venaient d'une erreur de manipulation, son qu'elle trouva particulièrement approprié), et fini par devenir maître en la matière, jusqu'à ce qu'elle en fasse (un peu) trop et se fasse effacer la mémoire en grande partie. Depuis, elle a oublié ce qu'est un ordinateur, et prend le sien pour une décoration "art moderne" de son appartement. Dernièrement, se sert de son pouvoir pour des petits boulots, gardiennage d'oiseaux, aide au jardin des plantes, mais elle cherche un boulot plus rémunérateur dans lequel elle puisse utiliser au mieux ses atouts.

Pouvoir : Peut contrôler les oiseaux, mais attention, seulement ceux qui sont assez intelligents pour comprendre ses demandes, les autres ont tendance à tout interpréter de travers. En fait, seuls les canards sont aussi bêtes que ça, mais le problème, c’est qu’il y en a partout de ces maudits palmipèdes. Elle peut aussi crever les tympans en criant (mais ça, ce n’est pas un super pouvoir, juste un truc génétique lié au double chromosome X).

Futur projet : Trouver un boulot, et un bon, parce que retrouver les canaris enfuis de mamies, ça va bien un temps, mais ça ne paye pas son loyer ni ses recherches! Et en plus, si on peut maltraiter un peu des c... en collant, c'est parfait.


IV. Histoire


Thora est née de père inconnu, comme signalé plus haut, c’est vraisemblablement de son père qu’elle a hérité de ses cornes et de son pouvoir aviaire, étant donné que sa mère est elle issue d’une lignée respectable de bons chrétiens qui n’ont jamais eu de cornes (si ce n’est au figuré), et qui n’ont jamais présenté le moindre pouvoir diabolique… Enfin, c’est ce que lui a répété sa grand-mère pendant toute son enfance. Thora y a cru pendant longtemps, jusqu’au jour où elle fit une intrusion involontaire sur le site de l’Ordre. Bon d’accord, pas si involontaire que ça, mais c’était moins bien protégé que le site de la NSA, alors pourquoi se priver, hein ? Suite à cette intrusion, discrète certes mais pas assez, deux gaillards ont débarqué dans son appartement et ont réussi à la capturer malgré les coups de becs et le guano qui s’accumulait sur leurs têtes. Peut-être aurait-elle pu s’échapper si ça n’avait pas été la période de la migration, un vol de canards passant par là a mis la pagaille dans son armée de volatiles. Bref, elle s’est retrouvée enfermée une journée dans une pièce face à un homme qui lui posait des questions stupides (« et là, cet objet que je tiens dans ma main, il brille ? –Non monsieur, c’est du métal, ça ne brille pas, même si c’est un pentagramme »), suite à quoi elle a été déclarée « non démoniaque », et embauchée pour gérer la sécurité du site, avec un certain Albert. Son malheur est d’être un peu curieuse, c’est pourquoi elle a été renvoyée au bout de quelques temps, alors qu’elle découvrait un rapport presque effacé qui ressemblait tant aux délires de sa mère que c’en était troublant. Mais il faut savoir qu’on est pas renvoyé de ce genre de boulot sans passer par la case « lavage de cerveau », les méthodes de l’Ordre dans ce domaine ne sont pas intrusives (pas d’opération, ni de neurones brulés), juste une hypnose très poussée. En rentrant chez elle Thora ne savait plus au juste ce qu’elle avait fait auparavant, ni la date exacte, ni comment fonctionne cet étrange appareil dans le bureau avec une pomme dessus. En ouvrant sa boîte aux lettres, elle fut surprise d’y trouver une lettre de son écriture, avec un logo de l’Ordre lui détaillant juste le résultat de ses découvertes liées aux prophéties de sa mère (il s'agissait d'un rapport hebdomadaire qu'elle s'envoyait par courrier papier, pas folle la guêpe, elle savait de quoi était capable l'Ordre, malheureusement, elle ne pensait pas qu'ils effaceraient aussi la simple connaissance de la technologie des ordinateurs). Choquée, elle décida de mener son enquête, mais pour cela, il faut de l’argent, et un boulot… Son pouvoir est tout ce qui lui reste, et récemment, un remake des Oiseaux est sorti, lui donnant l'idée de se faire embaucher à la Flander's Company.

V. Divers


Comment avez-vous connu ce forum ? : grâce à un moteur de recherche très connu, suite à une recherche combinée « Flander’s company + Damned »
Avez-vous lu le règlement ? : Oui (jusqu'au bout).
Autre :

Spoiler:

Spoiler: Thora est plus âgée qu’elle en a l’air, elle ne dira jamais son âge mais la seule photo de sa mère qu'elle ait est assez éloquente: cette mode des corsets et longues jupes est dépassée depuis longtemps!

Mmmh... Alors deja bienvenue sur le forum! Des nouveaux membres ça fait plaisir.

C'est un debut pour la fiche mais il faudrait ton parcours professionnel (oui je sais c'est chiant mais j'aime la paperasse...) Et il faudrait aussi que tu étoffes ta description morale un tout petit peu... (je compte que trois lignes et demi sur mon ordi, si Damien passe par là il pourra me dire si mon écran est définitivement trop grand...)
Par contre, là, je compte bien sortir mon fusil... T'as pas signé le règlement (tous en coeur " Paaaas bieeeeeeeen") Bref une fois ces toutes petites formalités remplis tu pourras joyeusement te rendre à ma salle d'interrogatoire... Je veux dire mon bureau! Pour l'entretien d'embauche.

En tout cas je tiens à te féliciter! C'est rare les personnes qui mettent des defauts automatiquement sur le pouvoir de leur personnages.^^

Dis moi ta description physique tu la tiendrais pas de Freak's squeele?

Sur ce! Envois moi un mp quand tu as finis pour ne pas que j'oublie.^^Une fois validée tu as acces a la flander's et on verra si tu es assez forte pour me convaincre. ;D

OK, je me charge d'éditer tout ça. Pour la partie Morale, je compte 8 lignes sur le forum et 6 quand j'édite, mais les macs, ça change peut-être le format, qui sait... Pour ce qui est du Physique, OK, j'ai fait ce dessin après avoir lu Freak's (SQUEELE!), mais mon perso n'est pas Chance pour autant. :D

Bien! Dès que tu auras mis le mot de passe tu pourras commencer le rp! J'essayerais de te repondre le plus vite possible.

Tiens, j'avais oublié le deuxième mot de passe...

Bonus track: l'histoire des parents de Thora

Il y a des milliers d’années, une petite tribu est rassemblée, blottis les uns contre les autres face au feu, c’est au tour de la Petite mère de raconter une histoire. Depuis des années, c’est le rituel, chacun des membres doit inventer un conte qui le protègera pour la nuit s’il est court, pour la semaine s’il est bon, pour un an s’il est captivant. Cette nuit-là des bêtes hurlent dehors, des éclairs illuminent l’extérieur et l’orage gronde, dans un coin de la grotte, des ossements sont entassés, restes des repas et destinés à servir d’armes. La Petite mère, voyant la frayeur agrandir les yeux de ses compagnons décide de bouleverser les règles, pour imaginer un protecteur plus puissant que la normale.
La tribu est assemblée en demi-cercle, la plus jeune des enfants se trouve un peu à l’écart, elle observe sa mère rassembler des objets disparates, les cornez d’un oryx, des fourrures justes tannées, des grandes branches. Elle se demande pourquoi elle fait cela, ce n’est pas ainsi que se passent les veillées, d’ordinaire. Un nouvel éclair, suivi de très prêt par un coup de tonnerre détourne son attention quelques secondes. Lorsqu’elle se retourne vers sa mère, elle voit que celle-ci a pris la pose du conteur, assise en tailleur, la tête baissée, la main gauche posée sur le genou droit et la main droite devant la bouche, une chose est nouvelle, cependant, l’amas d’objets hétéroclites se trouvant autour d’elle.
La Petite mère se lève et commence alors son conte, qui parle d’un protecteur très puissant, contrôlant les animaux, les empêchant de faire du mal à la tribu, attaquant les ennemis. Derrière le feu, la Petite mère crée des images en jouant avec les ombres de ses mains. Un éclair abat l’arbre le plus proche de la grotte avec un bruit tonitruant, celui-ci s’enflamme, attirant l’attention de tous les spectateurs. La conteuse profite de cette distraction pour lever sa création, Une grande forme anthropomorphe, couronnée par quatre cornes d’oryx, enveloppée d’un manteau. La conteuse reprend son histoire, sur un ton dramatique, elle déclame :
« Voilà votre protecteur, immortel, il ne sera pas avec vous pour un an mais pour toujours. »
La tribu se retourne alors, et dans un même élan d’émotions, peur, besoin de protection, croyance, tous se lèvent et se précipitent sur la création de la Petite mère, l’enlaçant, la caressant, implorant son aide. La petite fille se tourne vers sa mère et lui demande :
« Sait-il aimer ? »
La conteuse reprend alors, possédée par l’histoire qu’elle créait, dans un état de transe :
« Il sait aimer mais a peur de l’amour, il fuit toujours ceux qui l’aiment. En leur laissant toujours deux souvenirs, un bon et un mauvais, chacun très puissant. Certains de ces souvenirs seront presque à son image, presque éternels ».
La petite Mère s’effondre sur le sol, rejointe par son enfant qui tente de la réveiller. Un dernier éclair illumine la grotte d’un éclat blanc et l’orage cesse soudain. Au milieu de la grotte, ce n’est plus une poupée d’os de branches et de peaux mais une créature bien réelle, à l’image d’un homme, plus grand que la normale, qui est enlacé par les membres de la tribu.
Faisant quelques pas, il se dirige vers la conteuse, toujours allongée et inconsciente. Il se penche vers elle, il pose une main sur la fillette éplorée, et donne la main à la femme qui ouvre alors les yeux.
« Quel est ton nom ? » Lui demande-t-elle.
« A toi de me nommer. »
« Non, pour être immortel, tu dois toi-même te donner un nom, un titre. »
« Bien, et toi seule le connaîtra, tant que tu vivras du moins. »
Et il lui chuchota son nom à l’oreille. Il reprit à l’adresse de l’assemblée :
« Maintenant, je serai là pour vous, jusqu’à ce que l’un d’entre vous me rejette. Car cela signifiera que vous n’aurez plus besoin de moi. »


Au fil des ans, la tribu s’agrandit, apprit à construire des abris, à se défendre contre les éléments. L’homme de l’orage les défendait contre les bêtes, mais peu à peu son aide devenait inutile. La Petite mère devint la Grand-mère, la fillette devint une femme, eu des enfants à son tour, à qui elle contait l’histoire du soir orageux. Un beau jour, l’un de ses enfants alla voir le protecteur, un oiseau mort dans les mains.
« Homme de l’orage, mon ami est tombé à côté de moi, toi qui commande aux animaux, demande-lui de se relever ! »
L’homme baissa la tête, et constata la mort de l’oiseau :
« Je ne peux rien pour lui, mon petit, il n’est plus endormi, il est au bout de sa vie. »
Le garçon, très contrarié lui répondit :
« Tu ne sers à rien ! Tes tours sont vains, nous avons le feu, et des armes pour lutter contre ce qui pourrait nous atteindre, part, maintenant ! »
« Ce jour devait venir, je le sentais depuis quelques temps, déjà. »
Le gamin le regardait l’air toujours furieux.
« Au revoir, garçon, tu ignores encore ce que tu as fait, mais il est trop tard. »
Il s’éloigna de l’enfant et se dirigea vers la tente de la doyenne. Il en poussa les tentures et s’agenouilla auprès de la vieille femme. Celle-ci tourna ses yeux aveugles dans sa direction :
« L’heure est venue pour nous deux, n’est-ce pas ? Mon temps ici s’achève, et ton voyage ne fait que commencer. »
« J’ai été aimé ici, des souvenirs resteront comme tu l’as prévu, et tu ne dois pas oublier de transmettre mon nom avant ton départ pour le monde au delà de la vie. »
« Oui, des souvenirs, un bon et un mauvais, n’est ce pas ? »
« Les souvenirs sont déjà là, deux légendes, une sur un terrible démon surgissant du feu, l’autre sur un protecteur bienveillant. »
« C’est à toi de transmettre ton nom à ton prochain protégé. »
« Bien, Petite mère, nous pouvons partir maintenant. »
Il se pencha sur elle et l’embrassa sur le front. Puis sorti de la tente, il se détourna du village et, sans se retourner, commença à marcher sans crainte vers l’avenir incertain.

L’homme de l’orage commença son voyage, adoptant au gré de ses détours certaines tribus, en détruisant d’autres, car rien ne le tenait à un rôle bon ou mauvais. Créé dans un monde sans manichéisme, il se situait entre les deux, et n’avait pas de morale, à peine se sentait-il tenu de protéger ceux pour qui il avait de l’affection, les fuyant toujours par la suite. En laissant des souvenirs après ses départs, immatériels, l’image d’archétype qu’il portait, ou matériels, des talismans puissants, des objets qu’il avait touchés, et plus rarement des souvenirs vivants, des enfants qui héritaient d’une partie de ses pouvoirs. Ces enfants étaient pour la majorité dotés d’une durée de vie exceptionnelle, d’autres étaient immortels, les coups de feu comme les armes blanches ne pouvaient les toucher, les manquant toujours, seules les atteignaient les armes magiques. De nombreux immortels fameux étaient en réalité de ses enfants, les 8 sages chinois, le juif errant, Nicolas Flamel.

A la fin du XIXème siècle, il se réfugia dans la Cornouaille bretonne, où les pécheurs locaux croyaient encore aux esprits, mêlant les anciennes croyances aux nouvelles, allant à l’église aussi souvent qu’au champ de menhirs. Les propriétaires terriens régissant les terres alentour ne souhaitaient quant à eux qu’une chose, la conversion définitive de ces rustres à la religion chrétienne, ce qui leur assurerait un pouvoir plus grand encore. Mais ce n’est pas aisé de convaincre une personne qu’il n’existe qu’un seul Dieu invisible quand elle danse avec l’Homme de l’orage tous les soirs et que celui-ci attirait visiblement les poissons dans les filets. Et si la lutte faisait rage entre les croyances impies des gens de la mer et le christianisme obscurantiste des seigneurs des terres, certains n’en avaient cure.
La plus jeune des filles des propriétaires, Cassandra, avait toujours été négligée par les autres membres de la famille. Enfant non désirée, elle aurait pu ne pas exister, ça n’aurait pas changé grand-chose pour ses parents, ni pour ses frères qui l’écartaient de leurs jeux. C’est ainsi qu’elle grandit, imaginant des jeux auxquels elle pouvait jouer toute seule, s’échappant de l’église pour courir les prés, apprenant plus de choses près des pêcheurs que près des prêtres. Fatalement, elle finit par rencontrer le Penn-den-korvent comme l’appelaient les bretonnants, le lendemain des funérailles de son père. Elle dansa avec lui de nombreuses nuits, s’échappant de son domaine pour rejoindre les folles rondes au milieu des menhirs. Si ses parents ne lui prêtaient guère attention, son ventre qui s’arrondissait au fil des mois fini par attirer l’œil de sa mère Martha. Pour éviter tout commérage, celle-ci la cloitra dans sa chambre, fit installer des barreaux aux fenêtres et attendit le jour de la délivrance. La veille de ce jour, un orage éclata, tel que jamais la famille de Cassandra n’en avait connu, une tempête venue du passé, du temps où tout était plus terrible. Le grand peuplier qui jouxtait la maison tomba et fit s ‘écrouler le mur de la chambre de Cassandra. Dans la lueur de l’orage, elle aperçu la silhouette du Penn-den-korvent. Il se rapprocha d’elle et lui offrit ce qu’il avait de plus précieux, son nom. Elle vit alors ses larmes et se demanda pourquoi un tel être pourrait pleurer, elle ignorait l’exorcisme que ses parents avaient pratiqué et qui chassait son amour dans un endroit si lointain que la distance en perdait toute signification. Elle crut l’entendre dire quelques mots « un excellent souvenir presque immortel, et un mauvais souvenir, comme j’aurais aimé que c’en soit un autre » avant qu’un déferlement d’images n’envahisse sa tête, et qu’elle tombe évanouie sous le choc. Elle accoucha le lendemain d’une petite fille qu’elle prénomma Thora comme sa grand-mère. Sa mère refusa que cette bâtarde puisse porter le nom de famille, et réussi convaincre sa fille d’appeler Thora du nom de Korventenn, ce qui signifiait « orage ». Bien vite, Martha s’aperçut que des choses allaient de travers chez sa descendance. Quatre petites protubérances ornaient le crâne de sa petite-fille, et il était trop tard désormais pour rejeter cette abomination. Afin de vaincre l’esprit maléfique qui avait provoqué cela, elle décida de lui donner une éducation religieuse très stricte, en espérant que cela suffise. D’autre part, sa fille Cassandra n’était plus la même, souvent elle disait des choses incohérentes, prévoyait la mort des gens, les catastrophes à venir, des balivernes qui inquiétaient les servantes et qui devenaient de jour en jour plus absurdes, parlant de démons envahissant le monde, des mauvais souvenirs lui revenaient du futur et provoquaient chez elle un effroi intense. Martha ne pouvant plus endurer ses élucubrations fini par la placer dans un asile où seuls les fous auraient à supporter sa folie. Elle pu enfin se consacrer entièrement à l’éducation de Thora, laissant la gestion du domaine à ses enfants.